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RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Le dépôt de pièces de char dans Les tombes de GauLe beLGique entre Le iiie et Le ier s. aVant J.-c. Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN un peu éclipsé par les tombes à char fastueuses du Hallstatt D3 et de La Tène ancienne, ou par les tombes de la in de l’âge du Fer - celles de l’aristocratie trévire (meTzLer et al. 1991), de l’exceptionnelle sépulture de Boé dans le Lot-etGaronne ; (SCHöNfeLDer 2002) et de verna dans l’Isère (PerriN & SCHöNfeLDer 2003)- le phénomène des tombes à char de Gaule Belgique s’inscrit dans un vaste complexe dont l’extension géographique est circonscrite entre les vallées de la Seine, de la Meuse et la haute vallée de l’Escaut. Celle-ci comprend les ensembles funéraires du groupe de la Haine (mariëN 1961) et la tombe d’Hordain, qui fait l’objet d’une présentation liminaire dans cet article (note 1 et ig. 1). En Gaule Belgique, le répertoire regroupe aujourd’hui trente ensembles funéraires (2), ou lots de pièces, auxquels le qualiicatif « aristocratique » ne s’applique pas nécessairement et que nous préférons appeler « tombes privilégiées ». Dans ces ensembles, ont été déposés des éléments de char, d’attelage, et/ ou des pièces appartenant à l’équipement équestre. Dans un article paru en 1993, Alain Duval avait proposé de rectiier l’appellation tombes à char (qui se référait selon lui aux tombes du Ve s. av. J.-C.) en tombes à éléments de char dans lesquelles les éléments sont peu nombreux et le char démonté (DuvaL & verroN 1993). Du point de vue de la question qui retient notre attention, à savoir les changements et la continuité des occupations en Gaule Belgique entre le iiie et le ier siècle avant J.-C., il paraît inadéquat de marquer cette distinction. Nous notons simplement qu’il s’agit de tombes élitaires, dans lesquelles le char et l’équipement équestre sont bien matérialisés. 1 - Ouvrons ici une parenthèse, pour rappeler l’antériorité de la pratique de déposer de tels éléments, sélectionnés, dans les tombes d’individus privilégiés, attestée au Hallstatt D3/LT A ancienne, dans quelques sépultures du grand quart nord-ouest de la Gaule (verGer 1995), et ce, parallèlement aux tombes à char du Ha D et des incinérations en urnes métalliques d’Armorique, de Saintonge et du Limousin, comme le montrent par exemple la découverte du tumulus du Bonethève à Pressignac, en Charente et d’autres contextes comme Jumilhac-le-Grand en Dordogne et Ergué-Armel dans le Finistère (Gomez De SoTo 2007). Ainsi, vu à travers le iltre des usages funéraires, le phénomène dégage un caractère unitaire, mais avec des nuances qu’il convient de souligner. Il couvre en réalité des pratiques plus hétérogènes qu’il n’y paraît au premier abord. Des critères secondaires permettent de proposer des groupes : 1 - le véhicule a été déposé entier, assemblé ; 2 - ou déposé entier démonté ; 3 - ou déposé partiellement ; 4 - le harnachement a été déposé complet ; 5 - ou partiellement à partir d’éléments sélectionnés ; 6 - il en est de même pour l’attelage. De nombreuses découvertes sont mal documentées, parce qu’il s’agit soit de fouilles anciennes, soit de découvertes fortuites. Dans ces deux cas, nous ne possédons quasiment jamais d’informations sur l’agencement de la tombe, son architecture, son caractère monumental (tab. 1). La lecture du tableau appelle deux remarques relatives aux contextes. La première concerne la chronologie, centrée essentiellement sur les IIIe et iie siècles avant J.-C. Cette période correspond au passage de l’inhumation à l’incinération avec quelques cas de biritualité au sein d’une même nécropole. Les inhumations avec char, constatées dans les Ardennes, à Neufchâteau, Sberchamps, Tremblois-lez-Rocroi, et dans la région parisienne à Roissy-en-France (LejarS 2005), Nanterre (HuberT 1902), Bouqueval (GuaDaGNiN 1978), Plessis-Gassot (GiNoux 2003), sont datées du deuxième quart du IIIe s. avant J.-C. Toutefois, comme le démontre l’examen de cas particuliers, le dépôt de pièces de char se poursuit dans les incinérations datées du ier siècle avant J.-C. (Léry, Armentières-sur-Ourcq, Hannogne…). 2 - La très hypothétique découverte de L’Hay-les-Roses (Val-de-Marne ; PaNTHier & LeCLerC 1931 p. 13 et XII) n’est pas prise en compte dans la mesure où le contexte est inconnu, le matériel introuvable ; de même, la découverte de Mons (Belgique) ne peut être attribuée de façon assurée à une tombe à char (mariëN 1961, contra SCHöNfeLDer 2002). Enin, autre cas problématique, celui de la tombe de Pontfaverger "La Wardelle", découverte en 1938 qui entre dans la série des sépultures multiples dont le dépôt du char doit, selon J. -J. Charpy, être attribué à une inhumation du ve siècle avant J. -C. (CHarPy 2003, p. 15-16) Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. 211 RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Me use Rh in Aa Yser Lys De nd re r Ru La Calotterie Ca nc he Leval-Trahegnies ut re ca Estinnes-au S a mb Estinnes-auEs Mont Mont Abbeville So Bouchon mm e Hordain Oise Tremblois-l-Rocroi Oise Belboeuf Pîtres Léry Eu Marcilly s-Eure Neufchâteau Hannogne Attichy Soissons ine Se Risle La Maillerayes-Seine Lacroix-St-Ouen ? Ourcq Sberchamps ne Ais Trugny Pomacle re Le-Plessis-G. Roissy-en-F. Armentières-s-O Bouqueval Nanterre Ve sl e Bouy Hauviné Paris Fig. 1 - Carte de répartition des tombes à char (symbole carré) ou à équipement équestre (symbole arrondi). en second lieu, en dépit des incertitudes liées aux circonstances des découvertes, il apparaît assez nettement que la fonction guerrière n’est pas systématiquement représentée (3). En témoignent les exemples de Neufchâteau-le-Sart, tombelle II, où le char déposé entier est associé à une inhumation féminine, de même qu’à Bouqueval, t. 11. Pareillement, les enfants ne sont pas exclus de ce rite si on en juge par les exemples de dépôt d’un véhicule, démonté ou partiel, respectivement dans l’inhumation n° 3 de Bouqueval et l’incinération 4020 d’Hordain. Sur le territoire de Gaule Belgique, nous observons deux concentrations régionales de tombes de guerriers, dans lesquelles, char et cheval apparaissent liés à cette fonction. Comme nous venons de le voir, la plus ancienne apparaît dans des contextes à inhumation de la première moitié du iiie siècle, dans la moyenne vallée de la Seine, sur le territoire des Parisii. un groupe plus récent se rapporte à des contextes à incinération datés des iie et ier siècles avant J.-C. en basse vallée de Seine. Il s’agit des ensembles de La 3 - Contrairement aux tombes trévires, plus tardives (meTzLer 2002). 212 Mailleraye, de Léry "Champ des Corvées" (CLiqueT & SCHaaff 1990), de Pîtres "La Remise", t. 40 (CerDaN & CerDaN 1993), et de Marcilly-sur-Eure à quelques kilomètres de l’oppidum de Fort-Harrouard (DuvaL & verroN 1993). Le contenu des tombes dépend des habitudes régionales. En particulier, le nombre de contenants céramiques est variable. On relève aussi l’écart entre le caractère frustre des vases (à l’exception de l’exemplaire décoré d’Hordain) et la qualité des dépôts métalliques. La découVerte d’hordain (nord) Cette découverte récente, datable de la deuxième moitié du iiie siècle, est importante à plusieurs titres. Elle illustre une phase chronologique intermédiaire entre les inhumations de la première moitié du iiie siècle et les crémations des iie et ier siècles avant J. -C. C’est une incinération associée à un véhicule et à un équipement équestre. Située à une quinzaine de kilomètres de Cambrai, la commune de Hordain est implantée sur la rive droite de l’Escaut à la conluence avec la Sensée, son premier afluent d’importance. Ces cours d’eau, dominés par l’imposante fortiication d’Etrun-sur- RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Localité Mobilier Leval-Trahegnies anneaux de rênes, clavette, tige Neufchâteau-leSart Sberchamps Description Armes Sexe Datation e e Bibliographie contexte imprécis ? ? 2 quart III s. Mariën 1961 ibules, agrafes, collier, 2 vases inhumation, char entier assemblé non femme 2e quart IIIe s. Cahen-Delhaye 1997 joug, mors, phalères, ibule inhumation, char entier assemblé non ? IIe s. Cahen-Delhaye & Hurt 1994 inhumation épée mil. IIIe s. Flouest 1984 char entier pointe de lance, umbo Tremblois-lesRocroi. Les Pothées, t. 1938 bandages, caisse, 2 mors, couteau, céramiques Estinnes-auMont anneaux, passeguides, céramique incinération dépôt partiel attelage non ? IIe-Ier s. Cahen-Delhaye et alii 1986 Hordain 3 mors, clavettes, joug, couteau, rasoir, ibules, 9 vases incinération dépôt partiel : équipement équestre, véhicule, attelage non jeune enfant et sujet adulte? 2e moitié IIIe s. inédit La Calotterie t. 604 mors, seau, pince, forces, rasoir, anneau, ibule, 2 vases incinération dépôt partiel : équipement équestre non F IIIe - IIe s. Blancquaert 2000 clavette incinération dépôt partiel : véhicule non ? IIe s. ? Baray 1998 mors, phalères de bronze, ibule, 5 céramiques incinération dépôt partiel : équipement équestre non ? IIe s. Baray 1998 ? ? 2e quart IIIe s. Duval & Blanchet 1974 lance ? Ier s. Blanchet 1983 IIe - Ier s. Duval 1975 Abbeville t.3 Bouchon t. 25 Attichy Lacroix-SaintOuen Belboeuf, Inglemare bandages de roue, anneau de joug, pièce de ixation ornée élément de harnais, moyeu, céramique, clef, pelle à feu. tombe ? frettes de roue, mors, éléments d’attache ornés de bovidés découverte ancienne ? ? Pîtres t. 40 mors, anneaux, pendeloques. incinération épée ? Lery, Champ des Corvées rasoir, ciseau, mors de ilet, seau, torque incinération contexte incertain épée, lance ? ? IIe - Ier s. Cliquet & Schaaff 1990 épée umbo ? 2e moitié IIe s. Duval & Verron 1993 3 épées 5 lances 2 haches 4 umbos ? IIe s. Lequoy 1993 non ? Ier s. Moreau 1882 Marcilly-surEure bandages de incinération roue, pièces de suspension, outils, chaudron La Mailleraye-s- 6 mors, chenets, incinération Seine trépied, crémaillère, vases métalliques, hache, ibule Armentièressur-Ourcq anneau de joug, mors, ibules, anneaux, céramique Cerdan 1993 213 RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Hannogne jantes, clavettes, mors, amphore, chaudron, oenochoé, patelle, ibule, forces incinération Soissons plusieurs chars : tiges à œillets, pièces de joug, oss. animaux inhumation ? Hauviné, La Poterie fragment de joug incinération contexte incertain bouleversée Pomacle 2 anses de seau, 1 mors de bride, 3 haches, 1 crochet Bouy anneau passe-guide Trugny Ier s. Flouest & Stead 1977 ? ? Ier s. Schönfelder 2002 non ? IIe-Ier s. Roualet 1977 non ? Ier s. Fromols 1938 non ? IIe-Ier s. Chossenot 1997 douille de lance incinération er harnais, mors, phalères, éperons Roissy-en-France bracelet, applique inhumation en bronze, 1 ibule en fer, forces rasoirs, divers objets (sachet à amulettes), jet de coulée de bronze, 2 outils, frettes en bronze, clavettes en bronze, petites pièces ajourées en bronze, 5 garnitures de joug, mors, harnais, offrande animale, 2 vases en céramique, un récipient en bois et bronze Iere moitié IIIe s. Lejars 2005 guerrier Iere moitié IIIe s. Lejars 2005 guerrier Iere moitié IIIe s. Hubert 1902 Roissy-en-France Ceinturon, peutêtre une cuirasse en cuir, 2 parures annulaires, 2 ibules en fer, 1 rasoir en fer, offrandes animales (porc), paire de mors, joug (passe-guides) T. 5002 inhumation épée char entier assemblé lance contexte imprécis (2 tombes ?) joug : anneaux char entier assemblé harnachement, véhicule et attelage véhicule parure Déchelette 1914 ? char entier assemblé harnachement : 2 mors I s. non T. 1002 Nanterre 214 adulte épée bouclier 2 épées lance javelot Olivier et Schönfelder 2002 RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Bouqueval harnais de tête et éléments du char, 2 ibules en fer, 1 amulette en alliage cuivreux ; 2 bracelets (lignite et bronze) t. 3 inhumation non enfant 2e quart IIIe s. Guadagnin 1978 non femme 2e quart IIIe s. Guadagnin 1978 guerrier 2e quart IIIe s. Ginoux 2003, 2009 ? IIIe s. char démonté Bouqueval 1 ibule en fer ; 1 inhumation cornière en alliage cuivreux ajourée, 3 clous en alliage cuivreux ; éléments de char en fer T. 11 char entier assemblé Le Plessis Gassot harnachement : 2 mors, harnais de tête, T. 1004 attelage : 6 anneaux de joug, 1 grand vase à pied peint en rouge, divers matériaux organiques, 1 fragment de plaque en fer inhumation épée char entier démonté, harnachement, attelage lance bouclier Paris aucun contexte ? clavette, anneau décoré Jacobsthal 1944 ; Duval 1977 tab. i - escaut, sont considérés comme la frontière entre les Atrébates, à l’ouest, et les Nerviens, à l’est. N 0 Tombe monument 2 des Cu ls t out nus Tombe 4022 monument 1 em in La nécropole d’une supericie d’environ 2 500 m2 se situe sur le sommet d’un vallon sec, en bordure du chemin agricole dit "Des Culs tout nus", ancien itinéraire, attesté depuis le début du Moyen âge. Elle rassemble 2 monuments funéraires avec tombe centrale, 17 sépultures et une inhumation dans une fosse en silo (ig. 2). 10 m Ch La découverte de la nécropole laténienne résulte d’une opération de fouilles préventives menées conjointement par la Communauté d’agglomération du Douaisis et l’Inrap en 2005 et 2006 sur la ZAC Hordain-Hainaut, une plate forme industrielle de 70 ha où de nombreux sites d’habitat s’échelonnant du Bronze inal au IVe siècle de notre ère ont également été mis au jour. La restauration des objets qui vient de se terminer permet de mesurer aujourd’hui l’importance de la découverte. Fig. 2 - Hordain (Nord) : plan de la nécropole (Direction de l’Archéologie, Communauté d’agglomération du Douaisis). 215 RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. La structure 4020 (tombe à monument 1) contient, pour l’heure, la sépulture la plus richement dotée en offrandes, en particulier un dépôt de pièces de char et de harnachement. Le monument 1 est constitué d’un enclos rectangulaire (longueur : 14 m, largeur : 10,10 m) circonscrit par un fossé continu et ininterrompu (L : 80 cm, profondeur conservée : 60 cm) dont le creusement relativement soigné au proil en V et à fond en cuvette n’a pas fait l’objet de réfection, même ponctuelle. Son remplissage, uniforme et symétrique, ne témoigne pas de la présence d’un talus bordier. Dans la partie est de l’enclos, 4 trous de poteaux alignés sur l’axe nord/sud font face à la tombe, placée au centre du tiers ouest de l’enclos. Ils sont espacés d’environ un mètre les uns des autres parallèlement à l’axe du fossé dont ils sont distants de 2 m. Cet alignement correspond sans doute à un aménagement spéciique dont la nature reste à déterminer (porche, vestiges d’un bâtiment partiellement conservé ?). La tombe est une fosse de forme rectangulaire, à parois verticales (L : 2,10 m, l : 1,80 m, profondeur conservée : 20 cm) qui ne présentait aucune trace, même induite, d’aménagement interne tel, par exemple, un boisage des parois. Compte tenu de leur extrême fragilité, les éléments métalliques ont été prélevés en bloc en vue d’un traitement en laboratoire. Cette opération a été coniée au laboratoire Conservare à Compiègne qui a réalisé le dégagement et la restauration des objets contenus dans ce dépôt. Dans la fosse, les objets se répartissaient en deux groupes, disposés autour de l’amas osseux. Le premier comprenait les éléments d’attelage et de harnachement : 3 mors, les restes d’un joug et un ensemble d’une quinzaine de cabochons. Le second groupe rassemblait un mobilier plus hétérogène : 2 clavettes d’essieu, 3 ibules, un rasoir et un couteau en fer. Fig. 3 - Hordain (Nord) : ibules de la tombe 4020 (Cliché Gilbert NAesseNs, HALMA-IPeL). Fig. 4 - Hordain (Nord) : mors en fer de la tombe 4020 (Cliché Gilbert NAesseNs, HALMA-IPeL). Les trois ibules sont typologiquement complètes (ig. 3). Elles appartiennent au schéma LT. II et permettent de dater l’ensemble de la seconde moitié du iiie siècle avant J.-C., voire du début du siècle suivant. On note la présence assez exceptionnelle en Gaule du Nord à cette époque, d’une ibule en bronze. Il s’agit en outre d’un modèle plus évolué que les deux exemplaires en fer (SuTer 1984). 216 Les trois mors associent d’une part, une paire identique en fer, recouverts de bronze, que l’on attribue à l’attelage, d’autre part une pièce en bronze, dont la forme est différente, que l’on affecte à un cheval monté (ig. 4-5). Fig. 5 - Hordain (Nord) : mors en bronze de la tombe 4020 (Cliché Gilbert NAesseNs, HALMA-IPeL). RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Fig. 6 - Hordain (Nord) : fragment de joug décoré, tombe 4020 (Cliché Gilbert NAesseNs, HALMA-IPeL). Les restes du joug, dont les parties en matériaux périssables ont disparu, sont exclusivement métalliques (ig. 6). Ce sont des cabochons à tête hémisphérique, creuse, en bronze, soudée à des agrafes en fer, qui étaient, à l’origine, enfoncées dans le joug en bois. Ces pièces sont de deux modules différents. Les plus grandes ont un diamètre maximum de 8 cm, les plus petites un diamètre de 4 cm. Il s’agit sans aucun doute d’appliques décoratives dessinant un motif dont on peut reconstituer partiellement la composition géométrique à base de chevrons, qui semble analogue à celle de l’exemplaire retrouvé en position secondaire dans le secteur de la fortiication de l’oppidum de Kelheim (Lkr Kelheim) en Allemagne (HermaNN 1973). Les deux clavettes d’essieu ont une tête en bronze en forme de demi-lune ; leur tige courbée, en fer, se termine par un bouton en bronze (ig. 7). Elles sont comparables aux exemplaires de La Maillerayesur-Seine en Seine-Maritime (Lequoy 1993) et de La Tène dans le Canton de Neuchâtel en Suisse (vouGa 1923), deux contextes, l’un funéraire, l’autre non funéraire, datés de la première moitié du iie siècle avant J.-C. L’association du couteau en fer et d’un rasoir de même métal est classique pour cette période en Gaule du Nord (ig. 8). On souligne cependant, qu’à l’instar Fig. 8 - Hordain (Nord) : couteau et rasoir de la tombe 4020 (Cliché Gilbert NAesseNs, HALMA-IPeL). de l’exemplaire de la tombe 31 de RaillencourtSainte-Olle (Nord), il s’agit d’un couteau de petite taille muni d’une soie (bouCHe et al. 2007). Le dépôt céramique se compose de 10 vases qui étaient répartis en 3 groupes déposés respectivement, le long de la paroi ouest, au centre de la paroi nord et dans l’angle nord-est de la fosse. Le vase 1, à la panse globulaire et au fond à balustre très court est recouvert par un décor complexe (ig. 9) réalisé à l’aide d’une molette large dont on connaît 2 exemplaires dans le Douaisis : l’un à Dechy (en contexte également funéraire) et l’autre à LauwinPlanque dans un contexte d’habitat (inédit). L’amas osseux était concentré au centre de la fosse sépulcrale. C’est autour de ce dépôt qu’avaient été disposés les éléments de char et de harnachement. Quelques ossements calcinés, plus épars, sont apparus le long de la paroi sud de la fosse. Il semble toutefois qu’il s’agisse d’une dispersion accidentelle, causée par une bioturbation. Fig. 7 - Hordain (Nord) : clavette de la tombe 4020 (Cliché Gilbert NAesseNs, HALMA-IPeL). Les restes osseux représentent un ensemble de 339 g d’os brûlés dont 25 g sont attribués à des restes de faune. Quatre-vingt treize grammes 217 RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Le contexte du Plessis-Gassot (second quart du iiie siècle avant J.- C) est celui d’un petit ensemble funéraire de 18 tombes. une incinération en urne, qui appartient à l’un des dépôts les plus tardifs d’après la forme des vases, réoccupe l’emplacement d’une tombe à char plus ancienne. La caisse (ou plateforme ?) du véhicule avait été séparée de l’essieu mais tous les éléments d’attelage, de harnais étaient déposés. Il s’agit de la sépulture d’un guerrier, équipé d’une enseigne et d’une arme richement ornée. L’architecture funéraire était en bois et terre, le bâtiment a été démonté avant le dépôt de l’incinération. Fig. 9 - Hordain (Nord) : vase 1 de la tombe 4020 (Cliché Gilbert NAesseNs, HALMA-IPeL). Direction de l’Archéologie. Communauté d’agglomération du Douaisis. appartiennent à un sujet adulte d’âge et de sexe indéterminé et 221 g (c’est-à-dire les deux tiers) correspondent aux restes d’un enfant de 5 ans (+ ou – 16 mois). L’âge a été déterminé à partir des germes dentaires présents (4). Les tombes du territoire des PARISII La fameuse tombe à char de Nanterre, dont le mobilier est conservé par le Musée d’Archéologie Nationale, témoignerait de l’existence d’un complexe funéraire plus vaste, orienté sur une terrasse dominant le cours de la Seine. D’après Henri Hubert, 4 sépultures, mal documentées, auraient été sauvées. S’ajoute une découverte attribuée au iiie siècle, à Saint–Cloud, avec la trouvaille en 1938 au lieu-dit "Les trois Bouillons", d’une épée, d’un mors et d’une pointe de lance (HuberT 1902). Selon ce même auteur, le char était accompagné de plusieurs chevaux, dont aucun ossement ne subsiste. Les garnitures métalliques du char sont associées à un joug, aux mors de 2 chevaux, 2 épées en fer (dont l’une a conservé son fourreau en fer), 2 chaînes de suspension en fer, une pointe et un talon de lance en fer, ainsi qu’une pointe de javelot de même métal. Henri Hubert ajoute à l’inventaire plusieurs objets aujourd’hui perdus : une troisième épée, ainsi qu’une « chaîne de bronze » qu’il attribue à « un collier de cheval ». Un lot d’objets, entrés au Musée en 1902, comprend plusieurs moulages dont celui d’un des anneaux passe-guides émaillés du char (dont l’original a été donné au Musée), un bracelet en bronze, censé provenir de la tombe à char, et enin un petit ensemble de parures en bronze. Cet ensemble, homogène du point de vue chronologique, recouvre à l’évidence le mobilier de plusieurs dépôts (oLivier &, SCHöNfeLDer 2002). 4 - Identiication Nuria viLLeNa moTa (Direction de l’Archéologie, Communauté d’Agglomération du Douaisis). 218 à Bouqueval, comme à Roissy-en-France, le dépôt du char n’est pas nécessairement lié à la fonction militaire, puisqu’il s’agit dans un cas d’une femme (tombe n° 11), dans l’autre d’un enfant (tombe n° 3). Dans la première tombe, les roues du char ont été démontées. Dans la tombe 3, l’inhumation d’un enfant reposait sur la caisse d’un char dont les roues semblent avoir été démontées et posées à plat. Le mobilier associé aux deux objets ornés comprend : 2 ibules en fer, un bracelet en lignite, 12 phalères, une « bossette », un anneau, un clou à tête, un élément de crémaillère en fer, une paire de mors de ilet en fer, 2 clavettes d’essieu, un fragment de bandage de roue et 8 objets en fer très corrodés et indéterminés. Les tombes des ardennes et de champaGne Au sein du groupe méridional des tombelles ardennaises, dans la nécropole de Neufchâteau-LeSart (Belgique), Anne Cahen-Delhaye a observé un exemple de réoccupation d’un lieu funéraire au IIIe siècle avant J.-C. après un abandon de près d’un siècle (CaHeN-DeLHaye 1997). Cette deuxième phase de la nécropole est inaugurée par la tombe double d’enfant (tombelle I-3), datée du premier tiers du IIIe siècle av. J.-C. L’interprétation de ce fait par l’auteur est celle d’une réactivation du lieu par une même population, ayant conservé les rites et les symboles traditionnels du pouvoir, comme le dépôt du char à deux roues. Les tombes dont l’une à char, fouillées en 1938 et 1939 à Tremblois-les-Rocroi (Ardennes), ont été publiées par J. Fromols en 1955 (fromoLS 1955). Ces ensembles ont été réexaminés en 1990 par J.-L. Flouest qui a conclu à l’existence d’une seule tombe à char de guerrier, peut-être une inhumation, datée du milieu du iie siècle. L’autre, qui n’a livré aucune trace de char ni de harnachement, étant une sépulture plus ancienne, à lit funèbre, caractérisé par des poignées en bronze coulé, datées du VIe siècle avant J. C. La forme de la fosse et les aménagements pour les roues sont rapprochés par l’auteur du milieu des Ardennes Belges (fLoueST 1990). mais la tombe la plus richement dotée, et également la plus tardive, est celle d’Hannogne- RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Saint-Remy, fouillée en 1961. Dans cette tombe, les roues du char ont peut-être été démontées. elle contenait aussi un équipement militaire (fLoueST & STeaD 1977). La découverte d’Armentières-sur-Ourcq (Aisne) est sans doute contemporaine ; la relation ancienne de la trouvaille ne permet toutefois pas d’afirmer la présence d’un char complet, ou d’un attelage (moreau 1882). il semble en effet plausible que dans cette région également, on ne constate que le seul dépôt de pièces de harnachement au Ier siècle, si on se fonde par exemple sur la découverte de Pomacle, "Montève" qui réunissait céramiques, anses de seau, haches et mors (fromoLS 1938), de Trugny qui livra mors, phalères, harnais et même éperon (DéCHeLeTTe 1914). à Bouy "Le Chemin de Vadenay", c’est un anneau passe-guide qui a été découvert dans un fossé d’enclos (CHoSSeNoT 1997). Les tombes de La partie occidentaLe de La GauLe beLGique L’ensemble issu de la tombe 604 de La Calotterie "La Fontaine aux Linottes" (Pas-de-Calais) présente un bon exemple de l’adaptation, de la mise en conformité du nécessaire à ablutions, méditerranéen, avec la tradition gauloise : un bassin et une bouteille en céramique sont associés à 7 objets métalliques dont un seau, une paire de forces, un rasoir, et une ibule, une pince à épiler, un rasoir interprété comme outil destiné au travail du cuir (bLaNCquaerT 2000). En revanche, l’interprétation des 2 mors de chevaux comme emblématiques du statut du fabricant de harnachements de chevaux peut être discutée. On note que les mors sont chacun d’un type différent, indiquant davantage la représentation de chevaux montés que d’un attelage. Nous avons vu qu’à Hordain l’attelage est représenté par 2 mors identiques, le troisième pourrait être celui d’un cheval monté. Les découvertes de la vallée de la Somme, une clavette à Abbeville, un mors et des phalères à Bouchon (baray 1998) restent encore trop rares pour être analysées avec pertinence. En revanche, les pièces d’Attichy (DuvaL & bLaNCHeT 1974) ne sont pas sans évoquer directement les tombes de la région parisienne. Dans la basse vallée de la Seine, également, l’ancienneté des trouvailles contrarie l’approche régionale du phénomène. Il semble toutefois que la présence du char, entier ou démonté, à Belbeuf, La Mailleraye (Seine-Maritime), ou à Pîtres (Eure), soit plus fréquente que le simple dépôt des pièces du harnais. interprétation Au sein de ce vaste complexe, on observe plusieurs situations qui soulèvent la question des changements et des permanences dans le peuplement de ces territoires : sur les hauts plateaux ardennais, apparaît une continuité dans l’occupation. à Neufchâteau-Le-Sart, comme on vient de le voir, la nécropole est utilisée, malgré une interruption au ive siècle avant J.-C. par la même population, comme le montre la permanence des rites funéraires. En région parisienne, on assiste dans le premier tiers du iiie siècle, à une redistribution du peuplement, sur un territoire sans doute à faible densité démographique avec un apport externe, originaire de l’ouest de la cuvette karpatique (GiNoux 2003, GiNoux 2009 sous presse). Le dépôt du char n’y est pas nécessairement lié à la fonction guerrière. La présence de femmes, enfants et adolescents suggère un statut transmis ou une position dans une lignée, ou dans un clan guerrier, dans ces petites nécropoles de « primo-arrivants ». La situation semble identique dans le Hainaut Belge, à Leval-Trahegnies où apparaissent à cette même époque, des éléments d’origine centreeuropéenne, sans antécédent dans le milieu local, caractéristiques des décors de la seconde phase du Style plastique (mariëN 1961). Dans le Cambrésis (Nord ; ig. 10), la séquence des tombes privilégiées à incinération débute pour l’instant avec la tombe à char de Hordain, et se poursuit avec les ensembles de Cambrai ZAC "Nouveau Monde" fouillés en 2006 (aSSemaT 2007) et Raillencourt-Sainte-Olle (bouCHe et al. 2007), ces deux dernières nécropoles n’ayant pas livré d’élément de char, d’attelage, d’équipement équestre, de harnachement et quasiment pas d’armement non plus. Seul un fer de lance pourrait matérialiser la chasse comme activité aristocratique. Ainsi, il apparaît nettement que les dépôts liés au char et à la fonction équestre, phénomène à première vue unitaire, recouvrent des pratiques hétérogènes, liées au peuplement et en cela il s’agit bien d’une illustration supplémentaire des différentes particularités régionales de Gaule Belgique, que l’on aurait parfois trop tendance à considérer comme une seule entité. 219 Es ca ut RAP - 2009, n° 3/4, Nathalie GiNoux, Germaine LemaN-DeLerive & Christian SeveriN, Le dépôt de pièces de char dans les tombes de Gaule Belgique entre le IIIe et le Ier siècle avant J.-C. Hordain Etrun Raillencourt-S-Olle Cambrai ABG Fig. 10 - Localisation des tombes élitaires du Cambrésis (cartographie Xavier DeRu). bibLioGraphie ASSEMAT Hélène (2007) - « Le cimetière du Nouveau Monde à Cambrai (avenue du Cateau) (France) », Lunula, Archaeologia protohistorica, Leuven, p. 213-215. 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Mots clefs : char, harnachement, joug, incinération, inhumation, peuplement, Gaule Belgique. abstract The discovery at Hordain (Nord) of a grave with a set of chariot and harness parts (in particular a decorated yoke) enables us to give an account of a type of burial rite frequently attested in northern Gaul, i.e. the offering of chariot parts. Even if this custom is not necessarily indicative of a warrior status, it is nevertheless a criterion by which the various tribes of Gallia Belgica may be distinguished. Key words : chariot, harness, yoke, cremation, inhumation, tribes, Gallia Belgica. Traduction : Margaret & Jean-Louis CADOuX Zusammenfassung Die Entdeckung in Hordain (Departement Nord) eines Grabes mit Teilen von einem Wagen, einem Wagengespann (insbesondere eines verzierten Jochs) und Pferdegeschirr hat es erlaubt, einen Bestattungsbrauch zu erörtern, der im Norden Galliens zwischen dem 3. und dem 1. Jh. v. Chr. oft beobachtet wird, nämlich die Deponierung von Wagenteilen. Obwohl er keinen systematischen Bezug zu einer kriegerischen Funktion aufweist, so stellt dieser Brauch doch ein Unterscheidungsmerkmal der Völker der Gallia Belgica dar. Schlüsselwörter : Wagen, Pferdegeschirr, Joch, Brandgrab, Körpergrab, Besiedlung, Gallia Belgica. Traduction : Isa ODeNHARDT-DONVeZ (donvezservit@wanadoo.fr). 222